Ruisseaux couverts, lorsque les mines laissent des traces...
Héritage de l’exploitation houillère qui a marqué le territoire cévenol pendant plus d’un siècle, les ruisseaux couverts représentent aujourd’hui un risque majeur pour plusieurs communes de la communauté de communes De Cèze Cévennes. Ces ouvrages hydrauliques souterrains, construits pour canaliser les eaux dans les vallées industrielles, menacent de s’effondrer avec le temps, comme cela s’est produit à Robiac-Rochessadoule en 2012.

Face à cette situation, la communauté de communes s’est mobilisée dès 2014. Une étude a été confiée à l’École des Mines d’Alès pour recenser les ouvrages, évaluer les risques et proposer des solutions de sécurisation. Cette démarche a donné lieu à des avancées concrètes, à la fois techniques et institutionnelles.
Un syndicat intercommunal dédié Accéder au site "SIVU des ruisseaux couverts pour l'activité minière en Cévennes"
En 2019, sept communes* se sont réunies pour créer un SIVU (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique) des ruisseaux couverts pour l’activité minière en Cévennes. Ce syndicat œuvre à la mutualisation des études, à la hiérarchisation des priorités, à la recherche de financements et à la mise en œuvre de travaux de prévention. Il porte aujourd’hui un Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI), validé par l’État.
Grâce à l’appui financier de l’État, de la Région Occitanie, du Département du Gard et de l’Union européenne, un chargé de mission a été recruté. Il pilote un ambitieux programme d’études sur trois ans, incluant la modélisation 3D des ouvrages souterrains, comme celui de la Vieille Valette à Rochessadoule.
Des risques bien réels, des réponses concrètes
Les risques d’effondrement de ces ruisseaux couverts sont bien réels, notamment en cas d’épisodes cévenols. En surface, des habitations, des routes, des équipements publics et des zones industrielles sont exposés. C’est pourquoi le travail mené par le SIVU avec les services de l’État (DREAL, DDTM, ONF), les syndicats de bassin et les collectivités, vise à conjuguer connaissance du réseau, préparation des urgences et priorisation des interventions.
La préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, en visite sur le terrain, a salué « l’attachement des élus à leur territoire et à leur patrimoine » et réaffirmé l’engagement de l’État. Son successeur le préfet Jérôme Bonet a, quant à lui, assuré que « les planètes s’aligneront » pour faire avancer ce dossier prioritaire.
Une démarche innovante au service de l’avenir
Au-delà des enjeux de sécurité, les anciens ouvrages miniers peuvent devenir des vecteurs de développement. Plusieurs pistes sont à l’étude : valorisation des matériaux, géothermie, gestion des eaux, ou encore intégration dans les documents d’urbanisme.
Portée par un territoire solidaire et déterminé, cette démarche exemplaire pourrait servir de modèle à d’autres régions de France et d’Europe confrontées à des problématiques similaires.